samedi 13 août 2016

L'homme qui savait la langue des serpents d'Andrus Kivirähk


Résumé:
Voici l'histoire du dernier des hommes qui parlait la langue des serpents,
de sa sœur qui tomba amoureuse d’un ours, de sa mère qui rôtissait compulsivement des élans, de son grand-père qui guerroyait sans jambes, d’une paysanne qui rêvait d’un loup-garou, d’un vieil homme qui chassait les vents, d’une salamandre qui volait dans les airs, d’australopithèques qui élevaient des poux géants, d’un poisson titanesque las de ce monde et de chevaliers teutons épouvantés par tout ce qui précède...

Pourquoi ce livre? 

J'en avais entendu parlé, en bien, il me tentait donc beaucoup. Et puis je me suis lancée pour le challenge des auteurs du monde entier, il se trouve que l'auteur est estonien, on en croise pas tous les jours sur nos bibliothèques

Mon avis: 
J'avais peur de m'ennuyer un peu quand même je dois l'avouer. Le côté "fable satyrique" me faisait peur. En réalité j'ai adoré et je n'ai quasi pas décroché de ce livre. 
On suit le narrateur, Leemet, qui vit avec sa mère et sa sœur dans la forêt, au milieu des siens, ceux qui parlent la langue des serpents et élèvent des louves pour leur lait. Pas très loin se trouve un village, où se trouvent ceux qui ont quitté la forêt pour aller vivre à la manière des hommes de fer. Des hommes que les villageois considèrent presque comme des dieux pour eux: qu'une fille se fasse violée par l'un d'eux et le petit issu de la grossesse sera choyé par tout le village, un véritable honneur! On y mange du pain, on cultive, on travaille, on prie dans des églises.
Mais Leemet et sa famille rejette complètement cette modernité. Ils continuent de vivre avec les serpents qui les accueillent pour hiberner dans leur terrier, de manger des élans, et de croire en la salamandre géante qui sommeille en attendant l'heure de revenir pour guerroyer aux côtés de ceux qui croient en elle. Hélas, presque plus personne ne croit en la salamandre. Et le peuple de la forêt va petit à petit vivre dans le village.

Leemet fait tout pour sauver sa culture. hélas...Le temps passe et comme ce couple d'australopithèques qui vit nu dans les arbres en élevant des poux géants, Leemet sent bien qu'il sera le dernier de son peuple. 
Chaque civilisation disparait pour laisser place à une autre.Chaque civilisation est archaïque pour une autre et moderniste pour une autre encore.
L'auteur nous fait bien sentir qu'il ne pense pas qu'il y en ai une mieux que l'autre, qu'elles sont simplement différentes. 

On sent cependant une nostalgie quant à la perte de l’identité estonienne à l'arrivée des allemands. Une identité multiple qui faisait la richesse du peuple estonien.
On se surprend à nous aussi vouloir parler la langue des serpents et revenir aux temps bénis où les hommes et les animaux vivaient en harmonie.
C'est une fable magnifique, un conte, où l'auteur certes fait passer un message mais dans un récit superbe où le médiéval frôle la fantasy, il y a de l'amour, de l'amitié, des espoirs déçus, de l'aventure, du sang et beaucoup de poésie. 

Ce livre, je ne peux que le conseiller. Je ne dirais pas aux amateurs du genre car franchement il n'y a pas vraiment de genre mais à ceux qui veulent s'évader. 
Vous l'aurez compris, pour moi cette lecture est un petit coup de cœur très inattendu.

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